Communiqué du 24 juillet 2025, Mobilisation et Coopération Arts et Culture – MCAC 2025
Née dans le contexte de la crise COVID et relancée en avril 2025 à l’initiative de l’UFISC, la Mobilisation et Coopération Art et Culture (MCAC) s’est imposée comme un espace de mobilisation, de coopération, de veille et de plaidoyer, qui rassemble plus de cinquante fédérations (dont la FEDELIMA), réseaux et organisations professionnelles du secteur artistique et culturel (→ lire la déclaration d’intention des organisations participantes).
Face aux politiques d’austérité et aux attaques réactionnaires qui fragilisent aujourd’hui l’ensemble du champ associatif et de l’intérêt général, la MCAC appelle à une réponse collective et alerte sur un véritable plan social à bas bruit, qui menace l’ensemble de l’écosystème culturel et artistique en même temps que les droits culturels et les libertés fondamentales.
Investir dans ce qui nous tient ensemble : pour un grand plan de revitalisation culturelle, sociale et solidaire !
En pleine période de programmation estivale, tandis que les projecteurs s’allument sur certains lieux emblématiques, le tissu artistique et culturel de proximité, celui qui fait aussi vivre la création au quotidien, se délite dans le silence.
L’annonce de 6 millions d’euros supplémentaires pour les réseaux culturels labellisés par l’État est, certes, bienvenue. Mais cela ne bénéficiera pas à la diversité de l’écosystème culturel associatif et de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), ni aux équipes artistiques, ni aux artistes-auteur·ices, ni aux lieux intermédiaires, ni aux collectifs de production, etc. Cette annonce s’inscrit dans un projet de budget 2026 qui baisse de 200 millions d’euros le budget du ministère de la culture, coupe les moyens d’autres ministères et demande un effort inouï aux collectivités territoriales qui risquent de facto de diminuer leurs budgets culturels.
Si vous poursuivez dans cette logique, vous tuez les associations et les autres modèles de l’ESS ; vous déclarez inutiles les missions d’intérêt général qu’elles assument ; vous condamnez ce qui fait la nature même de la France : la vitalité artistique, culturelle et citoyenne qui irrigue nos territoires, façonne les imaginaires, favorise les modes d’habiter, crée de la richesse économique, sociale et démocratique partout.
Il est temps d’assumer un grand plan de revitalisation culturelle, sociale et solidaire, au service de l’intérêt général.
L’argent existe : les 211 milliards d’aides publiques annuelles aux grandes entreprises versés sans contrôle, sans évaluation, souvent pour servir les actionnaires plutôt que l’intérêt général.
Ne cherchez pas des économies sur le dos des droits fondamentaux des Français·es. Cherchez-les plutôt dans les profits démesurés des plus riches, dans les marges indécentes des grandes entreprises, dans la fraude et dans les gâchis que dénonce le Sénat dans son rapport d’enquête. On a retrouvé les 40 milliards : ils dorment dans des dividendes, des rachats d’actions et des niches mal contrôlées (→ Rapport d’enquête sur le financement des grandes entreprises - Commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants du 1er juillet 2025).
Nous demandons :
Le gouvernement a les moyens. Nous lui demandons d’avoir le courage politique et la volonté de mettre l’argent là où il sert vraiment à créer de la richesse collective, à investir dans ce qui nous tient ensemble !